Auprès de mon arbre
Une rencontre sensuelle…

Mon premier souvenir en lien avec le règne végétal remonte à ma tendre enfance alors que je marchais pieds nus dans l’herbe humide de la rosée du matin.
J’ai aussi ce souvenir des vaches et des chèvres qui la mange et de mon questionnement intérieur de savoir si l’herbe souffrait de cela.

J’adorais aussi plus que tout le prunier de mon grand-père au fond du jardin, grand, majestueux et regorgeant de fruits si délicieux. Je me souviens encore de son écorce avec des gouttes de sève par endroits, son odeur et l’amour que je lui portais. Cela a été un vrai déchirement quand mon grand-père lui a coupé ses branches n’arrivant plus à y grimper pour s’en occuper et le tailler de manière douce. Adieux les prunes. J’allais souvent au jardin, m’y blottir, m’y confier et pleurer longuement avec lui, sans ses bras.
Quand j’ai accompagné mon grand-père pour son dernier souffle, il y a 1 an, j’ai pu retourner dans son jardin et demander au propriétaire de prendre de la terre et des roses qu’il avait planté bien des années auparavant.
Cela a été pour moi une aubaine, je lui en suis tellement reconnaissante.

Comme autre grand souvenir si je remontes le temps c’est celui d’être grimpée à plus de 10m de haut dans un grand pin avec un ami en Bretagne, j’avais une vingtaine d’années et j’expérimentais la sensation du vide avec le vent qui faisait bouger les branches sur lesquelles je grimpais. Une petite sensation de vertige aussi quand arrivée là-haut je me suis posée sur une branche. Grimper a été bien plus facile que de redescendre. Une vraie leçon de vie et d’humilité face à plus grand que moi.

Aujourd’hui j’aime par-dessus jouer avec ma fille, des amis, des personnes que j’accompagne à retrouver son arbre. Le jeu consiste par binôme, avec une personne les yeux bandés et l’autre personne qui l’emmène se balader pour lui faire rencontrer son arbre. Cette balade sensorielle permet vraiment d’aiguiser nos sens, de prendre le temps aussi de toucher, sentir, goûter, caresser notre arbre avant de retourner en balade jusqu’au point de départ. Et dans un deuxième temps on enlève le bandeau des yeux et l’on voit si l’on arrive à retrouver son arbre. Le partenaire utilise alors l’art du questionnement ouvert pour aider la personne à recontacter son parcours au niveau de ses sens et de son corps. C’est à chaque fois un cadeau d’être témoin des émotions que vivent les personnes quand elles retrouvent leur arbre, un mélange, de fierté, de joie, de retrouvailles… Un lien a été créé à jamais entre deux êtres et c’est fabuleux. Je me souviens encore quand j’ai joué pour la première à ce jeu avec un groupe des 8 Shields auquel je faisais partie comme j’ai pleuré de bonheur d’avoir retrouvé mon pin au milieu de tant d’autres, en apparence tous similaires. C’était comme de retrouver un des miens. Une sensation, un sentiment à jamais gravé en moi.

 

D’autant plus que le pin est mon arbre de naissance selon le calendrier celte, qui correspond à ma culture, mes racines qui coulent dans mes veines. Alors l’écouter me parler, me susurrer à l’oreille est à chaque fois l’occasion de me rebrancher à qui je suis, fondamentalement, intrinsèquement, au-delà de toutes frontières. C’est comme plonger au cœur de moi.
Et j’invite vraiment chacun, chacune à faire au moins une fois cette expérience dans la vie, de s’ouvrir au langage du vivant au-delà de toute conception mentale et raisonnée. Juste de se poser auprès d’un arbre, d’une plante, cela fonctionne aussi avec les animaux et minéraux, et d’écouter ce qui se passe là dans la relation, dans l’instant. Quand vous sentez cet arbre, cette plante, où est-ce que cela se passe au-dedans de vous, dans votre ressenti, quand vous la gouttez qu’est-ce qui vibre au-dedans… Parce qu’au-delà de connaître une plante, ce qui est chouette c’est aussi de savoir quel message elle a pour vous, est-ce que c’est une plante messagère, de guérison, de construction…Tous les ouvrages qui existent sur les propriétés des plantes sont des condensés d’exploration et d’expérimentation de nombreux humains. Soyez-en, tels des enfants curieux de chercher et d’apprendre à l’infini.
C’est aussi ce qui opère en moi quand je pratique l’homéopathie uniciste et la teste sur moi avant de la prescrire à d’autres. Parce que c’est important encore une fois d’éprouver le vivant au-dedans.
Et parfois vous pourrez même vous surprendre à entendre leurs messages, voire même un chant, un poème.

 

J’ai aussi la chance d’avoir un bout de terre, alors dans les veines de mes ancêtres je plante. Des fruits, des légumes, des plantes médicinales. J’ai mon jardin « jungle » qui regorge de trésors. Et c’est toujours un régal que d’observer la nature et ses messages. Comme les années où la camomille pousse à foison comme pour nous signifier que beaucoup de naissances sont à venir, ou encore les années à plantain qui indique des étés à moustiques…

J’aime cueillir juste après la rosée du matin des pétales de roses odorantes, pour en préparer des macéras ou encore un glycéré à la rose, pour l’offrir en massage et le goûter, lors de rituels pour les femmes que j’accompagne.
Voici d’ailleurs la recette du glycéré à la rose, empruntée à Isabelle Challut, qui m’avais donné la recette lors de sa venue en Bretagne il y a quelques années. Je l’utilise aussi volontiers pour remplacer le rescue en famille.

Préparation d’un glycéré de rose:
3 poignées de pétales de roses odorantes, fraichement cueillies par une belle journée gorgée de soleil, en cueillant celles qui vous appellent, qui vibrent pour vous. Puis vous les ajoutez à
75 ml de glycérine végétale
15 ml d’eau distillée
Laissez macérer le tout pendant 15 jours dans un pot à l’abri de la lumière, en agitant de temps en temps le pot pour améliorer l’extraction.
Au bout de 15 jours, filtrez le tout  et verser le contenu dans une petite fiole en verre munie d’un compte-gouttes.
A savourer dès que vous en ressentez le besoin, que vous avez besoin de réconfort, de recentrage ou juste pour le plaisir.

Et ce que j’aime par-dessus tout et je ne sais vous dire pourquoi, c’est de sentir quand je marche pieds nus en bord de mer sur les dunes, cette odeur d’immortelle mêlée à l’iode de l’océan. Un vrai shoot m’enveloppant et me réconfortant à chaque fois.
Et puis en rentrant, je me prépare une tisane avec des plantes du jardin, me pose dans le fauteuil de ma grand-mère et tire une carte de l’oracle angélique des arbres de Fred Hageneder et Anne Heng, un petit plaisir que j’aime particulièrement à m’offrir de temps à autre.

Et pour finir je vous partage les paroles d’une chanson de Myrtille, que j’ai découvert récemment par l’intermédiaire d’une amie, le titre de l’article lui est empreint de cette chanson:

AUPRES DE MON ARBRE

Quand d’un coup le ciel semble lourd

Quand ma tête est embrumée
Quand je vois grandir autour le béton et la fumée
Je sais où poser mes pas et prendre le sentier
Qui me ramènera où le temps n’est plus compté

Et je m’en vais auprès de mon arbre
Contre son tronc enlacé, auprès de mon arbre
J’aime tant l’écouter rêver

Entre ses branches, mon cœur s’épanche
Vient l’avalanche de paix et de liberté
J’étire mes rameaux, mes semences
Et comme un arbre qui avance
J’ai des racines à mes pieds

Quand je ne comprends plus les hommes
Quand je ne sais plus qui je suis
Quand les forces m’abandonnent
Je sais bien qu’il n’y a que lui
Je sais où poser mes pas et prendre le sentier
Qui me ramènera où le temps s’est arrêté

Et je m’en vais auprès de mon arbre
Contre son tronc enlacé, auprès de mon arbre
J’aime tant l’écouter rêver

Entre ses feuilles, je me recueille
L’arbre m’écoute dans le silence
Et quand le vent nous balance
La pluie devient une chanson
La terre offre ses secrets

Vrikshavalli amha soyaree vanachare x2
Pakshi ausware aalviti

Et je m’en vais auprès de mon arbre…

Claire MORINIÈRE
claire.moriniere@yahoo.fr
www.clairemoriniere.com

Amiegez signifie sage-femme traditionnelle en breton.
Je suis moi-même arrière petite fille d’amiegez.
Aujourd’hui il est important pour moi d’honorer mes ancêtres et leurs traditions et c’est pour cela que j’ai envie de vous parler de ce qu’était et est une amiegez, en son fort intérieur, en son âme et conscience.

Bien avant que l’obstétrique et le diplôme de sage-femme n’apparaisse en France, il existait des femmes-sages, des sages-femmes, des parteras (sages-femmes traditionnelles) en Amérique du Sud, amiegez en Bretagne…

crédit photo film documentaire “Jats’uts Meyah”

Ces femmes ont toujours fait preuve d’écoute, de bienveillance, de bon sens, et encore d’ECOUTE, leur maître mot.

→ Dans l’amiegez, les mères peuvent trouver une confidente qui ne craint pas les puissances de la naissance, et une figure de mère ou de sœur qui l’aide à se sentir en sécurité et veille constamment sur elle,

→ Une amiegez de par ses formations et son expérience sait accompagner une grossesse et un enfantement physiologiques par voie basse en cas de positionnement du bébé en siège, ou encore repositionner un bébé, ou décoincer une épaule, un cordon autour du cou,

→ Elle connait des remèdes naturels pour répondre aux besoins de la maman pendant la grossesse, le travail et aussi inviter le travail à démarrer, si la date du terme est dépassée par exemple,

→ Elle a appris à reconnaître les signes de détresse du bébé, à savoir analyser l’urine, les prises de sang, mesurer la tension d’une maman,

→ Elle sait par palpation reconnaître le positionnement in-utéro du bébé, on peut aussi parler d'”échographie naturelle” (terme créé par Naoli Vinaver, sage-femme mexicaine de renommée mondiale, qui m’a d’ailleurs transmis ce merveilleux outil),

→ Elle sait aussi prodiguer des soins d’urgence, comme gérer une hémorragie après la naissance, réanimer un bébé, accompagner la montée de lait et l’allaitement quand il y a aussi des difficultés,

→  Elle a des connaissances vivantes, au sens où ces connaissances ne sont pas issus que de livres, mais bien d’expériences directes avec le vivant, accompagnée pendant plusieurs grossesses et naissances par une amiegez plus expérimentée et plus ancienne,

→ Si la femme est dérangée par la peur ou le stress, son corps produira de l’adrénaline.
La production de cette dernière n’est pas souhaitée car elle inhibe l’ocytocine (aussi appelée hormone de l’amour) qui est la principale hormone de l’accouchement.
Avec la compagnie d’une autre femme à ses côtés, qui a déjà enfanté, en qui elle a confiance et dont elle sait qu’elle sera là pour elle, la maman est plus susceptible de se sentir en sécurité et protégée,
→ De même lorsque le papa est témoin de la souffrance physique ou émotionnelle de sa compagne il peut éprouver des sentiments de frustration, d’impuissance ou même de colère, ce qui peut génère une poussée d’adrénaline dans son corps.
Cela alimente les peurs de la maman et augmente le niveau de stress dans la pièce.
Lorsque le papa voit l’amiegez– avec laquelle il a déjà établi une relation – tranquillement et calmement assises à ses côtés, imperturbable face à ce qu’elle reconnait être un comportement normal de la part d’une femme en travail, il est plus susceptible de comprendre qu’il n’y a aucune raison de s’inquiéter.
Il peut aussi se sentir autorisé à quitter la pièce quelques instants s’il en éprouve le besoin, sans culpabiliser,
→ Depuis les temps anciens, la tradition de femmes soutenant d’autres femmes pendant la période autour de la naissance est honorée, l’importance de la personne ‘profane’ (n’ayant pas reçu de formation médicale) n’était pas sous estimée.
L’expérience d’une femme ayant accouchée et maternée, ainsi que formée auprès d’autres sages-femmes traditionnelles ayant des connaissances certaines, peut être, a été, et est toujours utilisée de manière positive pour aider et soutenir une autre mère, de femme à femme, de sœur à sœur, de mère à mère.

 

Claire MORINIÈRE
claire.moriniere@yahoo.fr
www.clairemoriniere.com

Atelier à Saponé

Il y a maintenant deux ans, je suis partie au Burkina Faso pendant cinq mois.
Durant cette période, j’ai eu la chance de pouvoir échanger le BMC avec un guérisseur,  et aussi de profiter de la présence des enfants  dans le jeu.

C’est un de ces moments que j’ai aujourd’hui envie de partager.

Cela s’est passé près de Ouagadougou, à Saponé un petit village, plus spécifiquement chez des artistes qui essayent de développer un projet destiné à enrichir le village, tant sur le plan culturel, que de l’éducation.  C’est dans ce cadre que tous les soirs les enfants sont invités à passer,  après l’école, pour des ateliers musique, théâtre, contes…

Les enfants sont donc arrivés,  puis certains se sont mis à jouer des percussions initiant la danse.
C’est  dans ce mouvement dansé de jeu,  que je me suis surprise à reproduire le schème homologue et celui de l’organisation autour de la bouche, m’amenant à produire des sons [ba ba beu…]
France une petite de 4 ans environ, s’est mise à me suivre par mimétisme. Puis nous avons joué comme cela presque une heure, alternant les rôles de guideur, guidé de façon spontanée. Nous amenant vers la marche ; à 4 pattes, homolatéral, controlatéral pour finir vers la course, avec tous les enfants nous suivant.
En quelques minutes nous étions devenus une petite meute de loups, assis sur les talons, et hurlant le soleil tombant, en même temps que nous repoussant sur nos mains, prêts à bondir pour une nouvelle course.

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La joie d’être ensemble dans le jeu avec nos cris, se mêlant à l’alerte d’être attrapé par un des siens, se transcrivant dans le schème homologue, prêts à bondir.

Puis un moment de suspension est venu où le sens de l’odorat a été amené par France, qui s’est  mise à me renifler.  A mon tour je l’ai suivi dans cette exploration pour finir tête contre tête et s’embrasser. Comme un signe de fin de jeu, nous ramenant à l’humain pour quitter l’animal.

Merci à tous ces enfants  avec qui j’ai pu partager ces beaux moments, si riches de spontanéité de vie.
Racontant notre besoin d’ancrage à la Terre Nourricière,  notre besoin de sécurité au sein d’un groupe, et à la fois notre individualité et singularité.
L’échange, le partage, la confiance de l’Autre  ont guidé nos pas.

Aujourd’hui je me rends compte à quel point ces moments continuent de me porter et m’inspirer dans mes échanges avec les enfants.

Je voudrais aujourd’hui leur témoigner ma gratitude.
Et je ne finis de penser que bien plus que nos différences, ce sont nos ressemblances qui nous rapprochent, et nous unissent.

Claire Morinière
Educatrice somatique-Praticienne de Body-Mind Centering®
Formatrice

clairemoriniere@yahoo.fr
www.clairemoriniere.com

Se développer, un acte de Présence à la Vie

Se développer, synonyme de croître, fleurir, forcir, grandir, grossir, progresser, prospérer.

Se développer renvoie donc à un grand principe universel et naturel, celui de prospérer.
C’est ce que tout être vivant visible et invisible, d’ici et d’ailleurs ne cesse de faire. Pourvus dans la matière si infime soit elle, nous prospérons selon un processus naturel d’émission d’énergie qu’on pourrait résumer par la forme géométrique du tore.
Cette forme est présente au sein même de notre Adn en double hélice.

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Je décrirais le tore, selon mon ressenti, comme le mouvement interne d’une spirale couleur arc en ciel partant depuis mon centre (un peu sous le nombril) dans les deux directions vers mon corps périnéal et ma glande hypophyse puis se rejoignant en englobant entièrement mon corps dans toute sa kinesphère.
Je sens qu’il est question du point d’ancrage à partir duquel je me développe dans toutes les sphères de ma vie en étant en interrelation avec les autres et avec mon environnement. En ayant conscience qu’eux aussi se développent selon le même principe universel.

Si j’observe ma fille grandir, je peux voir comment elle suit ce chemin d’acquisition de son point d’ancrage au travers de son développement moteur. Pour moi permettre à Ilouna de fleurir c’est tout juste ETRE LA, en interdépendance avec elle ; lui laisser l’espace de se reconnecter au Tout avec cette nouvelle donne qu’est la gravité.

Ecouter ses besoins,

Ne pas vouloir pour elle,

Ne pas savoir pour elle,

Ne pas prendre le pouvoir sur elle.

Des brèches si fines, qu’il est si aisé de s’y infiltrer ; pour le confort des adultes en dépit de la liberté de prospérer des enfants.
A l’image d’un monde paternaliste fonctionnant de manière pyramidale, où une poignée ose prendre l’ascendant et le pouvoir,  au sens de domination sur tous les autres.
Je préfère me souvenir, pour continuer à avancer, que nous avons tous le pouvoir de prospérer et que cette force de la Nature est bien plus grande comparée à celle de quelques-uns tout puissants.

Alors, aujourd’hui pour moi se développer c’est permettre à un plus grand nombre de reprendre leur propre pouvoir et leur autonomie, en commençant par ma sphère familiale et ma fille de 8 mois et demi.

Parce qu’il n’y a qu’un seul monde qui existe véritablement, celui où tout prospère parce  que chacun est à l’écoute du vivant au sens le plus large qui soit.


Revenir à l’essentiel par amour du vivant ne m’a jamais paru aussi clair qu’en ces jours où j’ai la chance de pouvoir observer avec gratitude et émerveillement ma fille se développer, fleurir, grandir, prospérer parce que juste en étant présente à ses côtés, le cœur tout ouvert.

Et qu’il est bon de savoir que tout est un et unique à la fois, qu’il existe bien un phénomène commun au vivant, celui de se développer, et des milliers de chemins pour y parvenir.

Alors la JOIE et l’EXTASE m’envahissent, je me sens pleinement présente, puis j’entrevoie ce plaisir partagé avec Ilouna Getawendé par l’étincelle de son regard et sa joie de vivre !

TOUT EST LA !

Claire Morinière
Educatrice somatique-Praticienne de Body-Mind Centering®
Formatrice

clairemoriniere@yahoo.fr
www.clairemoriniere.com

Naître à Soi

J’ai passé pas mal de temps, depuis mes 18 ans, à accompagner. Des enfants, des personnes en déficit mental et pleines de grâce, des personnes sages, mes proches, des personnes en fin de vie et début d’une autre…

C’est pour moi comme une évidence. Etre avec eux et leur amener du support, leur porter soutien dans ce qu’ils sont maintenant, et là où ils veulent aller. La vie quoi.

J’ai beaucoup appris et ne cesse d’apprendre à leurs côtés. Les écouter me parler d’eux, c’est comme s’ils me  racontaient.

Avec du recul et un apport en BMC, je peux aujourd’hui dire qu’être en contact avec toutes ces personnes m’a appris à explorer le plan horizontal dans toute sa splendeur notamment au travers de l’écoute bienveillante. J’ai aussi acquis un ancrage au travers du schème homologue avec la connexion à la terre et au ciel, pour ne pas trop me perdre dans toutes ces émotions et états au risque de rester dans le schème pré vertébré de l’éponge. Parce que croyez- moi les émotions quand on accompagne on s’en régale ! Et je crois que ce qui m’a permis de continuer autant d’années, c’est de rester constamment connectée à mes cellules, et de respirer à travers elles.

J’ai eu la chance aussi de sentir en accompagnant la mort d’un corps, à quel point le souffle restait lui bien vivant. Bien après que le cœur et le flux sanguin cessent de battre, que la lymphe cesse sa course, et que le liquide cérébrospinal s’évapore. Quelle expérience merveilleuse, de sentir l’âme de quelqu’un retourner à l’enfance, et recommencer ce cycle perpétuel de vie.

Helping hands, care for the elderly concept

Aujourd’hui, l’heure est arrivée de prendre le temps de m’accompagner. D’écouter mon enfant intérieur, ma folie, la femme, la mère, la sage femme en devenir, pour prendre du recul et me ressourcer.

Je sais intrinsèquement que c’est nécessaire si je veux continuer à accompagner tout un chacun, et au quotidien mes enfants et les personnes qui viennent me consulter.

Je prends conscience du cycle de la vie, de la mienne, en écho avec celle de la nature. Comme un arbre, j’ai grandi, prospéré, et je suis maintenant ancrée dans une phase de tranquillité où je peux contempler avec du recul le chemin parcouru, et sentir vibrer de l’intérieur encore tout le chemin à accomplir pour œuvrer pleinement.

Pour moi le challenge reste de trouver une synchronicité entre accompagner, et m’accompagner. Etre avec l’autre tout en étant avec moi, au plus juste, dans nos êtres, nos corps, nos chairs, nos relations…

Je sais que toutes ces rencontres en tant qu’accompagnatrice me permettent aujourd’hui de mieux m’accompagner.

Je continue de cheminer, avec tous mes doutes et mes peurs, tout cela dans la joie et la bonne humeur et cela me ravit !

Merci la Vie !

Claire Morinière
Educatrice somatique-Praticienne de Body-Mind Centering®
Formatrice

clairemoriniere@yahoo.fr
www.clairemoriniere.com

 

 

 

Embodiment.

L’intégration, l’embodiement, l’incorporation, différentes traductions pour parler, dire cette conscience du corps de lui-même.
Etant donné que le corps ne peut se sentir lui-même, c’est bien par l’esprit, et de celui de chacune de nos cellules que l’expérience de l’embodiement peut se faire directement.
Par exemple, cela serait être attentif, conscient de la respiration, qui, comme reliance de l’esprit au corps, nous rappelle à chaque instant que nous faisons partie du flot du vivant.
Parce que le souffle de vie est universel, va et vient dans un flux et reflux incessant, toujours en mouvement.

Incorporation. Intégration.

 

De la matière BMC®, comme intégration de la loi universelle de l’impermanence, où tout apparaît et disparaît. Il en va ainsi de la vie, de la mort, nos corps, les sensations, perceptions de notre corps, qui apparaissent et disparaissent.

Et si nous étions là, dans nos chairs, dans nos corps, pour simplement et de manière juste, authentique, intégrer et accepter cette impermanence.
La conscience de l’impermanence, comme une porte d’accès, pour vivre heureux, en paix, libéré. Et si…
Notre travail en tant que professionnel du BMC®, consistait à transmettre ce mouvement d’impermanence à nos élèves, stagiaires, clients…

Leur permettre de mettre de l’attention et de la conscience sur leurs sensations corporelles, grossières (comme le fait de sentir une douleur dans un endroit du corps par exemple), subtiles (comme de sentir la vibration cellulaire à l’intérieur de soi) qui apparaissent et disparaissent.
Cela peut être aussi donner à ressentir la possibilité pour chacun de ne plus courir après l’objet de ses désirs toujours incessants (ce qu’il aime, veut, convoite), ou au contraire de ne plus repousser ses objets d’aversion (ce qu’il ne veut pas, déteste, délaisse,  voir rejette).
Et d’accueillir le processus de vie en lui.
Tout le reste n’amène que souffrance, puisque ne dure pas, par définition, selon la loi naturelle.
Il ne resterait plus alors qu’à suivre le flot de ce qui est, au-delà même du corps et de l’esprit, pour se sentir libre, et libéré de toutes souffrances.

En plongeant au cœur de ce numéro, particulièrement, je vous invite à prendre le temps de conscientiser ce que vous êtes en train de vivre, de sentir, ressentir et de percevoir au fil de vos lectures.
Sans attachement, juste là, présent, cellulairement, et bien plus encore…

De tout cœur

Claire Morinière
Educatrice somatique-Praticienne de Body-Mind Centering®
Formatrice

clairemoriniere@yahoo.fr
www.clairemoriniere.com

 

 

Dans la lumière de mes entrailles…
Partage d’une naissance extraordinaire, deux en une !

Cela fait aujourd’hui 6 ans que ma fille a atterri sur notre chère Terre Mère, et bientôt 7 qu’elle est venue s’immiscer au chaud, en moi.Depuis toujours, nous avons fêté ces deux anniversaires. Celui de la conception puis celui de la mise au monde, et entre les deux le processus de devenir, être mère, parents. Plutôt que de parler d’une naissance, je parle plus volontiers de deux naissances.
Je me souviens de ces deux naissances comme si c’était hier.


 

Deux moments initiatiques inoubliables.


Reste pour toujours ce moment au cœur des cellules de ma matrice, où j’ai senti, vu la lumière se fondre dans mon bassin en un éclair. Ton arrivée.C’était magique. Puis très vite feu d’artifice interne, où tout n’est que résonances, vibrations de l’Être en devenir. Quelle joie aussi de t’avoir sentie t’implanter quelques jours après, au cœur de mon utérus à gauche. Et de sentir tout ton développement in utero.
Cela m’a permis pour la première fois de mettre en lumière et au service mon hypersensibilité, de si près dans l’accompagnement d’un être.
Un lien, une fusion qui nous unit encore aujourd’hui, au plus profond de nos corps, nos cœurs, nos âmes, toutes les deux.

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Crédit photo Emmanuelle Fréget

Puis il y a eu ce chemin de gestation, où l’univers m’envoyait régulièrement des signes te concernant, sur le pourquoi de ta venue, ce que tu étais venue faire sur Terre.
Une lumière, un guide de l’au-delà, pour les autres, tes frères humains.
Quelle gratitude de te porter, petit être de lumière, en sentant que mon rôle de mère serait de t’accompagner et te guider sur ton chemin, au service de tous.
Ensuite il y a eu tout ce processus d’enfantement, le début d’un travail fort difficile à vivre émotionnellement, ces heures de conduite seule en camion, en ayant la poche des eaux rompue. Enfin l’arrivée chez la sage-femme, un réceptacle de paix et d’amour, parmi sa tribu d’hommes. Une pause, un repas convivial et chaleureux, puis le début du travail plus profond et intense. La chaudière qui lâche pendant la nuit. La chaleur de ma voix, qui te berce et te guide au travers de la tienne, avec les voyelles du yoga du son, rauques, animales, régulières, en même temps que je tournais debout comme une louve derviche. Un instinct qui m’emmène dans une danse d’éclosion, de qui je suis, qui tu es, qui nous sommes…

Me laisser bercer, traverser par ce qui est, oser dire OUI à tout, me laisser mourir pour renaître. Et je me souviens de ton arrivée, tes cheveux si doux à la porte du temple sacré de ma yoni, puis ton atterrissage et ton premier regard qui m’amène au fin fond de l’immensité de la Vie, avec un grand V.

Ce regard dure des heures, j’en suis toute bouleversée, de lire tant de sagesse, de comprendre l’essence de qui tu es, simplement dans ce regard.
J’y lis et comprends aussi mon rôle à jouer de mère à tes côtés.

Ce voyage initiatique a aussi été possible parce que, tout le long depuis ton arrivée en moi, je suis restée à l’écoute de ce qui était juste et bon pour moi en adéquation avec toi, tant sur les plans physique, émotionnel, mental et spirituel.
Pour cela j’ai participé à une retraite de 10 jours de méditation, où je ne mangeais qu’une seule fois par jour, fait une monodiète de raisin d’une semaine, une hutte de sudation…
J’ai toujours eu une conscience fine, subtile et profonde de mon corps, ma porte d’entrée favorite, et c’était une évidence pour moi de suivre ce vers quoi il m’appelait, bien plus que de faire un suivi traditionnel, et d’attendre que l’extérieur me dise ce qu’il fallait que je fasse.
Aujourd’hui je sais que c’est aussi pour cela que tu m’as choisie comme maman, aussi pour ces qualités, que tu demandes que je te transmette.

Parce qu’accueillir la vie et mettre au monde, en conscience, c’est avant tout se souvenir que la Vie œuvre à travers nous, au plus profond de qui nous sommes. Que c’est elle qui décide et sait, à chaque instant.
Être conscient de cela permet d’ouvrir son cœur à l’amour ultime du vivant, tel qu’il est et de la manière dont il se présente, même quand le chemin de l’âme est de repartir, avant même sa venue sur Terre, et que le vivant ne fait qu’un bout du voyage in utero sans connaître la lumière extérieure, pour cette fois.
Je pense à toi, mon deuxième enfant, mon fils, Amour.
À toutes les personnes que j’accompagne sur ce chemin d’être en Joie de Vivre et de faire l’expérience de l’Amour.

Voici un poème, inspiré, réalisé sur un moment présent à l’écoute de ce qui venait, alors que tu avais quelques mois.

Avec toute ma gratitude et reconnaissance envers la VIE !

Être en devenir, parent, enfant
En perpétuel mouvement, recommencement
Création du vivant
Ici et maintenant
Donnant et recevant
Tout en même temps

Dans une danse
De flux et reflux
D’un long chemin tant parcouru
Pour arriver à s’incarner
Dans ce monde suspendu

De l’Ombre
Riche de l’Infiniment petit
Vers la Lumière
Signe de Vie Ici

Deux qui font un
Deux en un
Pour trois corps accordés
Sur le rythme filant de la Vie

Sentir nos cœurs enlacés
Dans cet élan
D’un Amour Rapproché

Entre Ciel et Terre
Burkina et France
Soleil et Lune,
Feu et Eau
Il y a toi
ILOUNA

 

Claire MORINIÈRE
claire.moriniere@yahoo.fr
www.clairemoriniere.com