Atelier à Saponé

Il y a maintenant deux ans, je suis partie au Burkina Faso pendant cinq mois.
Durant cette période, j’ai eu la chance de pouvoir échanger le BMC avec un guérisseur,  et aussi de profiter de la présence des enfants  dans le jeu.

C’est un de ces moments que j’ai aujourd’hui envie de partager.

Cela s’est passé près de Ouagadougou, à Saponé un petit village, plus spécifiquement chez des artistes qui essayent de développer un projet destiné à enrichir le village, tant sur le plan culturel, que de l’éducation.  C’est dans ce cadre que tous les soirs les enfants sont invités à passer,  après l’école, pour des ateliers musique, théâtre, contes…

Les enfants sont donc arrivés,  puis certains se sont mis à jouer des percussions initiant la danse.
C’est  dans ce mouvement dansé de jeu,  que je me suis surprise à reproduire le schème homologue et celui de l’organisation autour de la bouche, m’amenant à produire des sons [ba ba beu…]
France une petite de 4 ans environ, s’est mise à me suivre par mimétisme. Puis nous avons joué comme cela presque une heure, alternant les rôles de guideur, guidé de façon spontanée. Nous amenant vers la marche ; à 4 pattes, homolatéral, controlatéral pour finir vers la course, avec tous les enfants nous suivant.
En quelques minutes nous étions devenus une petite meute de loups, assis sur les talons, et hurlant le soleil tombant, en même temps que nous repoussant sur nos mains, prêts à bondir pour une nouvelle course.

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La joie d’être ensemble dans le jeu avec nos cris, se mêlant à l’alerte d’être attrapé par un des siens, se transcrivant dans le schème homologue, prêts à bondir.

Puis un moment de suspension est venu où le sens de l’odorat a été amené par France, qui s’est  mise à me renifler.  A mon tour je l’ai suivi dans cette exploration pour finir tête contre tête et s’embrasser. Comme un signe de fin de jeu, nous ramenant à l’humain pour quitter l’animal.

Merci à tous ces enfants  avec qui j’ai pu partager ces beaux moments, si riches de spontanéité de vie.
Racontant notre besoin d’ancrage à la Terre Nourricière,  notre besoin de sécurité au sein d’un groupe, et à la fois notre individualité et singularité.
L’échange, le partage, la confiance de l’Autre  ont guidé nos pas.

Aujourd’hui je me rends compte à quel point ces moments continuent de me porter et m’inspirer dans mes échanges avec les enfants.

Je voudrais aujourd’hui leur témoigner ma gratitude.
Et je ne finis de penser que bien plus que nos différences, ce sont nos ressemblances qui nous rapprochent, et nous unissent.

Claire Morinière
Educatrice somatique-Praticienne de Body-Mind Centering®
Formatrice

clairemoriniere@yahoo.fr
www.clairemoriniere.com

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