Auprès de mon arbre
Une rencontre sensuelle…

Mon premier souvenir en lien avec le règne végétal remonte à ma tendre enfance alors que je marchais pieds nus dans l’herbe humide de la rosée du matin.
J’ai aussi ce souvenir des vaches et des chèvres qui la mange et de mon questionnement intérieur de savoir si l’herbe souffrait de cela.

J’adorais aussi plus que tout le prunier de mon grand-père au fond du jardin, grand, majestueux et regorgeant de fruits si délicieux. Je me souviens encore de son écorce avec des gouttes de sève par endroits, son odeur et l’amour que je lui portais. Cela a été un vrai déchirement quand mon grand-père lui a coupé ses branches n’arrivant plus à y grimper pour s’en occuper et le tailler de manière douce. Adieux les prunes. J’allais souvent au jardin, m’y blottir, m’y confier et pleurer longuement avec lui, sans ses bras.
Quand j’ai accompagné mon grand-père pour son dernier souffle, il y a 1 an, j’ai pu retourner dans son jardin et demander au propriétaire de prendre de la terre et des roses qu’il avait planté bien des années auparavant.
Cela a été pour moi une aubaine, je lui en suis tellement reconnaissante.

Comme autre grand souvenir si je remontes le temps c’est celui d’être grimpée à plus de 10m de haut dans un grand pin avec un ami en Bretagne, j’avais une vingtaine d’années et j’expérimentais la sensation du vide avec le vent qui faisait bouger les branches sur lesquelles je grimpais. Une petite sensation de vertige aussi quand arrivée là-haut je me suis posée sur une branche. Grimper a été bien plus facile que de redescendre. Une vraie leçon de vie et d’humilité face à plus grand que moi.

Aujourd’hui j’aime par-dessus jouer avec ma fille, des amis, des personnes que j’accompagne à retrouver son arbre. Le jeu consiste par binôme, avec une personne les yeux bandés et l’autre personne qui l’emmène se balader pour lui faire rencontrer son arbre. Cette balade sensorielle permet vraiment d’aiguiser nos sens, de prendre le temps aussi de toucher, sentir, goûter, caresser notre arbre avant de retourner en balade jusqu’au point de départ. Et dans un deuxième temps on enlève le bandeau des yeux et l’on voit si l’on arrive à retrouver son arbre. Le partenaire utilise alors l’art du questionnement ouvert pour aider la personne à recontacter son parcours au niveau de ses sens et de son corps. C’est à chaque fois un cadeau d’être témoin des émotions que vivent les personnes quand elles retrouvent leur arbre, un mélange, de fierté, de joie, de retrouvailles… Un lien a été créé à jamais entre deux êtres et c’est fabuleux. Je me souviens encore quand j’ai joué pour la première à ce jeu avec un groupe des 8 Shields auquel je faisais partie comme j’ai pleuré de bonheur d’avoir retrouvé mon pin au milieu de tant d’autres, en apparence tous similaires. C’était comme de retrouver un des miens. Une sensation, un sentiment à jamais gravé en moi.

 

D’autant plus que le pin est mon arbre de naissance selon le calendrier celte, qui correspond à ma culture, mes racines qui coulent dans mes veines. Alors l’écouter me parler, me susurrer à l’oreille est à chaque fois l’occasion de me rebrancher à qui je suis, fondamentalement, intrinsèquement, au-delà de toutes frontières. C’est comme plonger au cœur de moi.
Et j’invite vraiment chacun, chacune à faire au moins une fois cette expérience dans la vie, de s’ouvrir au langage du vivant au-delà de toute conception mentale et raisonnée. Juste de se poser auprès d’un arbre, d’une plante, cela fonctionne aussi avec les animaux et minéraux, et d’écouter ce qui se passe là dans la relation, dans l’instant. Quand vous sentez cet arbre, cette plante, où est-ce que cela se passe au-dedans de vous, dans votre ressenti, quand vous la gouttez qu’est-ce qui vibre au-dedans… Parce qu’au-delà de connaître une plante, ce qui est chouette c’est aussi de savoir quel message elle a pour vous, est-ce que c’est une plante messagère, de guérison, de construction…Tous les ouvrages qui existent sur les propriétés des plantes sont des condensés d’exploration et d’expérimentation de nombreux humains. Soyez-en, tels des enfants curieux de chercher et d’apprendre à l’infini.
C’est aussi ce qui opère en moi quand je pratique l’homéopathie uniciste et la teste sur moi avant de la prescrire à d’autres. Parce que c’est important encore une fois d’éprouver le vivant au-dedans.
Et parfois vous pourrez même vous surprendre à entendre leurs messages, voire même un chant, un poème.

 

J’ai aussi la chance d’avoir un bout de terre, alors dans les veines de mes ancêtres je plante. Des fruits, des légumes, des plantes médicinales. J’ai mon jardin « jungle » qui regorge de trésors. Et c’est toujours un régal que d’observer la nature et ses messages. Comme les années où la camomille pousse à foison comme pour nous signifier que beaucoup de naissances sont à venir, ou encore les années à plantain qui indique des étés à moustiques…

J’aime cueillir juste après la rosée du matin des pétales de roses odorantes, pour en préparer des macéras ou encore un glycéré à la rose, pour l’offrir en massage et le goûter, lors de rituels pour les femmes que j’accompagne.
Voici d’ailleurs la recette du glycéré à la rose, empruntée à Isabelle Challut, qui m’avais donné la recette lors de sa venue en Bretagne il y a quelques années. Je l’utilise aussi volontiers pour remplacer le rescue en famille.

Préparation d’un glycéré de rose:
3 poignées de pétales de roses odorantes, fraichement cueillies par une belle journée gorgée de soleil, en cueillant celles qui vous appellent, qui vibrent pour vous. Puis vous les ajoutez à
75 ml de glycérine végétale
15 ml d’eau distillée
Laissez macérer le tout pendant 15 jours dans un pot à l’abri de la lumière, en agitant de temps en temps le pot pour améliorer l’extraction.
Au bout de 15 jours, filtrez le tout  et verser le contenu dans une petite fiole en verre munie d’un compte-gouttes.
A savourer dès que vous en ressentez le besoin, que vous avez besoin de réconfort, de recentrage ou juste pour le plaisir.

Et ce que j’aime par-dessus tout et je ne sais vous dire pourquoi, c’est de sentir quand je marche pieds nus en bord de mer sur les dunes, cette odeur d’immortelle mêlée à l’iode de l’océan. Un vrai shoot m’enveloppant et me réconfortant à chaque fois.
Et puis en rentrant, je me prépare une tisane avec des plantes du jardin, me pose dans le fauteuil de ma grand-mère et tire une carte de l’oracle angélique des arbres de Fred Hageneder et Anne Heng, un petit plaisir que j’aime particulièrement à m’offrir de temps à autre.

Et pour finir je vous partage les paroles d’une chanson de Myrtille, que j’ai découvert récemment par l’intermédiaire d’une amie, le titre de l’article lui est empreint de cette chanson:

AUPRES DE MON ARBRE

Quand d’un coup le ciel semble lourd

Quand ma tête est embrumée
Quand je vois grandir autour le béton et la fumée
Je sais où poser mes pas et prendre le sentier
Qui me ramènera où le temps n’est plus compté

Et je m’en vais auprès de mon arbre
Contre son tronc enlacé, auprès de mon arbre
J’aime tant l’écouter rêver

Entre ses branches, mon cœur s’épanche
Vient l’avalanche de paix et de liberté
J’étire mes rameaux, mes semences
Et comme un arbre qui avance
J’ai des racines à mes pieds

Quand je ne comprends plus les hommes
Quand je ne sais plus qui je suis
Quand les forces m’abandonnent
Je sais bien qu’il n’y a que lui
Je sais où poser mes pas et prendre le sentier
Qui me ramènera où le temps s’est arrêté

Et je m’en vais auprès de mon arbre
Contre son tronc enlacé, auprès de mon arbre
J’aime tant l’écouter rêver

Entre ses feuilles, je me recueille
L’arbre m’écoute dans le silence
Et quand le vent nous balance
La pluie devient une chanson
La terre offre ses secrets

Vrikshavalli amha soyaree vanachare x2
Pakshi ausware aalviti

Et je m’en vais auprès de mon arbre…

Claire MORINIÈRE
claire.moriniere@yahoo.fr
www.clairemoriniere.com

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